Manon Roland

Dite Madame Roland (1754-1793)

Présentation

Fille d’un graveur parisien, elle acquit, seule ou presque, une importante culture littéraire et philosophique en lisant Plutarque, Rousseau et Montaigne. A vingt-six ans, elle épousa Jean-Marie Roland.

A Paris, à partir de 1791, elle tint un salon régulier (elle donnait à dîner deux fois par semaine). S’y rencontraient beaucoup d’hommes en vue de l’époque, du parti « patriote » : Brissot, Pétion, Buzot, mais aussi Robespierre ou Couthon. Détestant Mirabeau et les Monarchiens, favorable à tous les combats pour l’égalité civique (celle des hommes de couleur, des citoyens passifs, etc.) elle commença de jouer de son influence. Varennes la poussa à un républicanisme ardent, dont elle ne devait plus se défaire.

Quand son mari fut nommé ministre, elle reprit ses réceptions, dans son salon de la rue Guénégaud, mais sans les Montagnards dont elle s’était peu à peu détachée. Après le 10 août 1792, elle prit, semble-t-il, de plus en plus de pouvoir sur le ministère et sa gestion. Elle subit alors de très violentes campagnes de presse de la part des Hébertistes et des Montagnards qui la surnommaient la « Reine Coco » et la couvraient de sarcasmes en l’accusant d’accaparement et d’étalage de luxe.

Epouvantée par les massacres de septembre 1792, elle devint très favorable au fédéralisme et hostile au pouvoir populaire. Elle poussa Buzot et Roland à attaquer toujours plus violemment Robespierre et Danton. Ce dernier répliqua vertement : « Nous avons besoin de ministres qui voient par d’autres yeux que ceux de leur femme ». Madame Roland fut réellement, quoique dans la coulisse, un membre éminent des Girondins.

Après la démission de Roland, le 23 janvier 1793, elle se retira à peu près de la vie publique. Le 31 mai 1793, elle refusa de fuir et fut arrêtée. Incarcérée à Sainte-Pélagie, elle s’y consacra à sa correspondance et à l’écriture de ses Mémoires et soutint la tentative de soulèvement de la Normandie. Traduite devant le Tribunal Révolutionnaire, elle fut condamnée à mort et exécutée le 8 novembre 1793.

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