Etta Palm

(1743-1799)

Présentation

Elle naquit dans une famille de riches bourgeois de Groningue, aux Pays-Bas. Son père, fabriquant de papiers peints, portait le titre de baron. Elle reçut une très bonne éducation, apprit plusieurs langues et acquit une culture remarquable. Très tôt veuve, elle se lança dans une carrière de « correspondante officieuse », c’est-à-dire d’espionne, au service de divers gouvernements.

Pendant la Révolution, elle continua son métier d’espionne des Provinces-Unies, tout en étant chargée d’agir en tant qu’ « agent d’opinion », c’est-à-dire d’agitatrice chargée de précipiter les événements révolutionnaires. Aussi s’engagea-t-elle dans le courant le plus révolutionnaire. Elle était membre de la « Société Fraternelle des Deux Sexes ». En 1791, elle fut brièvement arrêtée par le gouvernement français comme agent du Stathouder. Elle poursuivit sa carrière révolutionnaire et l’orienta surtout dans le sens des revendications féminines.

Elle fonda le premier club exclusivement féminin, la « Société des Amies de la Vérité » et se dépensa sans compter pour la cause des femmes, s’écriant dès 1790 au Cercle Social : « Messieurs, les femmes sont vos supérieures par la vivacité de l’imagination, la délicatesse des sentiments, par la résignation dans les revers, la fermeté dans les douleurs, la patience dans les souffrances, enfin en générosité d’âme et zèle patriotique ». En janvier 1792, elle présenta à la Législative une motion pour que l’adultère féminin soit mis sur le même plan que celui des hommes. Le 1er avril, elle se présenta à la tête d’une députation de femmes, et demanda que « l’éducation publique, qui devait être établie pour tous les hommes, soit étendue à (son) sexe, que les filles soient déclarées majeurs à 21 ans, qu’il règne entre elles et les garçons une parfaite égalité de droits, que le divorce soit décrété ». Après la déclaration de guerre, elle demanda l’admission des femmes à tous les emplois civils et militaires.

En 1792, elle tenait un salon où elle recevait de nombreux députés et plusieurs affairistes étrangers qui leur étaient liés. A partir de novembre 1792, elle se mit en rapport avec le gouvernement Girondin et proposa ses services d’agent double. Les Montagnards la remercièrent. Elle fut arrêtée en 1795 par les Bataves victorieux et emprisonnée jusqu’en 1798, où elle fut amnistiée. Réfugiée à La Haye, elle y mourut peu après. Etta Palm est un personnage trouble et peu sympathique mais elle est aussi une des premières et des plus actives féministes modernes.

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