Louis de Saint-Just

(1767 - 1794)

Présentation :

Révolutionnaire célèbre, né à Decize (Nièvre) le 25 août 1767 et mort à Paris le 28 juillet 1794 (10 Thermidor An II), à l’âge de 26 ans, il se distingua pour son intransigeance sous la Terreur. Il fut surnommé « l’Archange de la Terreur » ou encore « l’Archange de la Révolution ».

Fils de Louis Jean de Saint-Just de Richebourg, capitaine de cavalerie et de Marie-Anne Robinot, il est l’aîné d’une famille de trois enfants. En octobre 1776, la famille St Just s’installe dans l’Aisne, à Blérancourt. Après avoir fréquenté l’école du village, Saint-Just étudie de 1779 à 1785 au collège Saint-Nicolas des Oratoriens de Soissons (actuel collège Saint-Just). Suite à une fugue, il est placé six mois en maison de correction à Paris. Il devient ensuite clerc d’un procureur à Soissons puis s’inscrit en octobre 1787 à la faculté de droit de Reims. En 1788, il rentre à Blérancourt, où il séjourne jusqu’en septembre 1792. En juillet 1789, il devient lieutenant-colonel de la garde nationale. A Blérancourt, au contact de la population rurale, il fait son apprentissage d’homme politique en s’impliquant fortement dans la vie locale. Ardent défenseur de la Révolution, il participe à la Fête de la Fédération et en 1790, fait partie du cortège qui escorte la famille royale au retour de sa tentative de fuite à Varenne. Il fait la connaissance de Robespierre et devient un des proches.

Député en 1791 à l’Assemblée Législative, on lui refuse le droit de siéger en raison de son âge. Le 5 septembre 1792, Il est élu de l’Aisne à la Convention dont il est le benjamin et rejoint les rangs des Montagnards. Il y est un des principaux orateurs, aussi bien lors du procès de Louis XVI, que lors de la rédaction de la Constitution. Son incontestable talent rhétorique fera de lui une des voix de la Montagne puis du Comité de salut public.

Le 9 mars 1793, il est envoyé dans les Ardennes et l’Aisne pour la levée de 300 000 hommes. Il rentre à Paris le 31 mars. Elu au Comité de salut public le 10 juillet 1793, il est ensuite nommé le 22 octobre, Représentant du peuple en mission auprès des Armées avec son ami, le conventionnel Philippe Le Bas. Il rejoint l’armée du Rhin jusqu’au 25 pluviôse An II (6 janvier 1794) et fait prendre Bitche et délivrer Landau. Il est ensuite envoyé à l’armée du Nord toujours avec Le Bas par arrêté du Comité de salut public du 3 pluviôse An II (22 janvier 1794). De retour à Paris, en février 1794, il est l’un des principaux acteurs de la chute des hébertistes puis des dantonistes.
À la suite d’un arrêté du Comité de salut public du 10 floréal (29 avril), il repart en mission à l’armée du Nord avec Le Bas. Partisan de l’offensive à outrance, il dirige de fait les opérations. Après un échec à Charleroi, son action est en revanche couronnée de succès par les victoires de Courtrai et de Fleurus (26 juin 1794) puis il rentre à Paris.

Lors de la crise de Thermidor (juillet 1794), St Just tente de rétablir la concorde au sein des comités. Il est chargé de lire un rapport devant la Convention mais le discours de Robespierre devant l’assemblée, le 8 thermidor accélère le dénouement de la crise. Le 9 thermidor, alors qu’il commence son discours, il est interrompu et, plutôt que de se battre, se mure dans un silence énigmatique. Il est décrété d’arrestation par la Convention. Libéré par l’insurrection de la commune de Paris, il se laisse cependant arrêter par les troupes fidèles à la Convention. Il est guillotiné, le 10 thermidor, à l’âge de vingt-six ans, avec les principaux partisans de Robespierre.

Citations :

  • « Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que creuser leur tombeau »
  • « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté »
  • « Le bonheur est une idée neuve en Europe »
  • « Les malheureux sont les puissances de la Terre. Ils ont le droit de parler en maîtres aux gouvernements qui les négligent »
  • « Ce qui constitue une République, c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé »
  • « Nul ne peut régner innocemment »
  • « La force n’a ni droit ni raison, mais il peut être impossible de s’en passer pour faire respecter le droit et la raison »
  • « Un peuple n’a qu’un ennemi dangereux, c’est son gouvernement »
  • « Il n’y a que ceux qui sont dans les batailles qui gagnent »
  • « L’ordre d’aujourd’hui est le désordre de demain »

Plus d’informations :

  • Bernard Vinot, Saint-Just, Fayard, 1985.
  • Saint-Just, Œuvres complètes, Gallimard, coll. Folio/histoire, 2004.
  • Voir la fiche Wikipédia